Mafalda, reviens ! |
Résumé
Il y a 60 ans naissait à Buenos Aires, sous la plume géniale de son auteur Quino, une petite fille rebelle qui se souciait des choses de la vie. Mafalda s’intéressait au monde et posait des questions.
Mafalda, reviens ! raconte l’histoire de cette héroïne, symbole d’un esprit contestataire et anticonformiste célèbre dans le monde entier. A l’aide d’archives, d'images animées, et de prises de vues réelles, la petite Mafalda devient une insolite porte d’entrée pour regarder le monde d’aujourd’hui.
Que s'est-il passé depuis que Quino a arrêté de la dessiner? Qu’avons-nous fait ? Où en est la paix ? Le féminisme ? La classe moyenne ? La planète ? Où en sommes-nous avec la colère ? Avec l'insolence?
Les intentions de la réalisatrice
Mafalda incarne à mes yeux des valeurs humaines qui me semblent intemporelles : l’insubordination, la subversion, l’utopie d’un monde en paix, la volonté d’être soi-même. Si elle nous parle encore aujourd’hui, c’est parce qu’elle touche un point sensible de chacun d’entre nous, posant des questions troublantes sur la vie et sur la liberté.
Dans ce film, j’ai voulu retracer son itinéraire historique et prendre le relais de son questionnement, en posant aujourd'hui les questions qu’elle posait il y a cinquante ans. La faire revenir parmi nous, en quelque sorte, afin d'interroger notre besoin de contester, notre nécessité vitale de croire à un monde meilleur, et notre désir de subversion que Mafalda incarnait mieux que personne.
J’ai fait le choix de ne pas faire « un biopic », mais d’amener le spectateur, par les émotions et par la réflexion, à se poser des questions. En quoi Mafalda est-elle encore pertinente aujourd'hui ? Est-elle un modèle, un exemple ? Ou au contraire, si elle revenait, ne nous mettrait-elle pas, encore plus cruellement que dans les années 70, en face de nos contradictions ?
Le film mêle archives sonores et visuelles, prises de vue documentaires, entretiens, et images animées. Il avance de thème en thème, en croisant, à l'intérieur de chaque chapitre, tous ces modes filmiques. Ma voix à la première personne raconte mon lien avec Mafalda, son histoire, mais fait également une sorte « d'examen de conscience collectif ». Mafalda, elle, s’exprime dans ses bulles par phrases écrites et le film reprend par moments ses réparties qui s’inscrivent en version street art sur les murs de la ville.
Un living room, meublé comme l'était l'appartement de Mafalda, avec télévision, radio, bol de soupe et canapé, est le lieu de convergence du film. C'est dans la télévision de Mafalda que nous regardons les archives, de sa radio que sortent les documents sonores. C'est sur son canapé que nous poursuivons les conversations engagées dans la rue avec les uns et les autres.
Aussi bien en Argentine qu’en France, les personnages qui interviennent dans le film ne sont pas des « experts », mais de simples représentants de la middle class d'aujourd'hui. Mafalda appartient à tous, petits ou grands, vieux ou jeunes, connus ou inconnus. Ce sont des visages anonymes.
Le personnage animé de Mafalda intervient à des moments bien choisis du film, la plupart du temps pour nous mettre en face de nos ambivalences, ou tout simplement nous montrer notre incapacité à changer le monde. Sa figure animée fait un lien entre l’appartement et la rue, mais aussi entre son époque et la nôtre.
Crédits
Un film écrit et réalisé par Lucia Sanchez
Produit par Emmanuelle Dugne
Une production CFRT en coproduction avec Joparige Films, avec la participation de France Télévisions et de vià93. Avec le soutien du CNC, de la Région Île-de-France, de la Région Nouvelle-Aquitaine, de la Région Occitanie, de Magelis-Département de la Charente, du Département de la Charente-Maritime et de la Procirep-Angoa
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